Mulhouse

En 1798, la petite République de Mulhouse, indépendante et alliée des cantons suisses, change de régime pour associer sa destinée à celle de son grand voisin français. En quelques années, la petite cité va devenir une importante place industrielle.

La diplomatie mulhousienne notamment est citée en modèle pour sa dextérité, lui permettant de négocier avec les Habsbourg tout en privilégiant ses relations avec les cantons protestants suisses. Pour assurer sa sécurité, la République a su s'allier avec les villes de la Décapole, avant de trouver un meilleur soutien avec les cantons suisses bien organisés et surtout disposant d'atouts militaires impressionnants. Ce savoir-faire va prendre, par la suite, une toute autre direction.

Le modèle mulhousien enclavée au sein de la toute jeune République Française, Mulhouse se doit de trouver des solutions pour pouvoir exporter sa production, ces riches tissus imprimés qui font le bonheur de nombreuses capitales européennes. Les bourgeois mulhousiens, issus de quelques grandes familles, pétris de calvinisme, de franc-maçonnerie, de saint-simonisme mais aussi de libéralisme vont s'avérer d'infatigables chefs d'entreprises multipliant les initiatives utiles au dynamisme économique. Leurs descendants vont se retrouver à la tête de groupes industriels à la renommée internationale comme DMC ou la SACM. Ces industriels vont s'adapter aux nécessaires transformations engendrées par l'arrivée massive d'ouvriers venus de toute la

Région mais aussi d'outre-Rhin. Cet accroissement de la population nécessite des solutions rapides et efficaces en termes de sécurité, de logement et d'hygiène. Dès la fin du XVIII^e siècle, les premières mesures sociales apparaissent à Mulhouse, à une époque où les élites ne se montrent guère inspirées par la misère. Ce n'est pas pas le paradis, mais la réputation de Mulhouse fait alors le tour du monde. On aime à évoquer, dans les salons mondains, un modèle mulhousien reflétant un autre modèle d'économie sociale. Tous les ingrédients sont désormais réunis pour une véritable explosion industrielle qui se présente, dès 1812, avec l'arrivée des machines à vapeur dans les filatures et tissages. D'autres inventions précieuses apparaissent en 1821 avec le métier mécanique, et en 1845 avec la peigneuse mécanique. La ville a déjà largement débordé des murs de l'ancienne petite République, des dizaines de bâtiments industriels sortent de terre sur les prés jouxtant la ville.

"Manchester français" : Certains prennent des dimensions gigantesques, nécessitant leur approvisionnement par des voies ferrées et des canaux. Les surnoms de "Manchester français" ou de "Ville aux cent cheminées" ne sont pas usurpés. Tout près des filatures apparaît une nouvelle ville avec des rues tirées au cordeau, dans laquelle l'ouvrier peut cultiver son petit potager en rentrant de l'usine. Mulhouse se dote ainsi de plus de 1200 maisons réparties sur 60 hectares pour héberger la main d'œuvre nécessaire au fonctionnement de ses manufactures. Elle a aussi besoin de cadres et les forme dans ses propres écoles de dessin, de tissage, de commerce et de chimie. Pourtant, si l'action conjuguée des industriels, des philanthropes et des ouvriers aboutit à un fantastique succès industriel, celui-ci va fatalement produire de grandes difficultés sociales. Très vite, deux classes vont se trouver face à face avec des intérêts différents à défendre. De ce passé exceptionnel, Mulhouse a conservé un riche patrimoine. Outre ses friches industrielles dont certaines ont été subtilement réhabilitées, la ville dispose de musées qui sont autant d'hymnes au génie des ingénieurs et au savoir-faire des ouvriers.

A ce jour, Mulhouse s'est dotée d'un système de vélos en libre service : 240 vélos répartis sur 40 stations sont disponibles à la location dans le cadre du service "VéloCité". Les vélos sont accessibles 24h sur 24, tous les jours y compris les dimanches et jours fériés. À côté du système de location en libre service, Mulhouse dispose également d'un service de location de vélos classiques baptisé Locacycles. À la gare, l'association Locacycles se charge de garder des vélos des personnes se rendant à Mulhouse en train ou utilisant le combiné vélo + train.

Le tram-train Mulhouse Vallée de la Thur est une ligne exploitée conjointement par Soléa et la SNCF, reliant Mulhouse à Thann. La mise en service a eu lieu le 12 décembre 2010, en même temps que l'ouverture de la ligne 3 du tramway de Mulhouse, dont elle emprunte les voies de la station Gare Centrale de Mulhouse à la station Lutterbach. Ensuite, elle utilise les voies de la ligne de Lutterbach à Kruth jusqu'à la station Thann-Saint-Jacques. Mulhouse Alsace Agglomération en est le propriétaire pour la section en milieu urbain, et Réseau ferré de France pour le reste de la ligne. Pour des raisons financières, la ligne est réalisée en deux phases, la première étant déjà réalisée, pour ensuite relier la gare de Kruth une fois la deuxième phase achevée. Il s'agit du second tram-train interconnecté sur le territoire français après le Saarbahn allemand circulant à Sarreguemines, et le premier tram-train entièrement français interconnecté.