Guéhenno est une commune du centre du Morbihan, en région Bretagne, à 32 km au nord de Vannes et du littoral (golfe du Morbihan).
La localité s'est formée au XIIe siècle de l'union des paroisses de Guegon au nord et de Bignan au sud et aurait abrité un couvent.
Par la suite, Guéhenno dont l'activité est essentiellement agricole devient un petit bourg prospère aux habitations typiques, en granit.
En 1799, une terrible bataille se déroule sur le mont dominant la commune. Un détachement de soldats républicain est surpris et attaqué par des Chouans. Les combats font plus de 50 victimes et des prisonniers républicains sont abattus.
Au XIXe siècle, Guéhenno compte jusqu'à 1 400 habitants. Il n'en demeure que 800 de nos jours mais la localité forte d'un riche patrimoine qui lui a valu l'obtention du label de "Commune du patrimoine Rural de Bretagne", et d'un paysage verdoyant est une étape d'intérêt pour qui séjourne en Bretagne.
Une découverte du patrimoine bâti de Guéhenno peut débuter par l'église Saint-Pierre et Saint-Jean-Baptiste (XVIe et XIXe). En 1859, l'édifice primitif du XVIe siècle affecté par un incendie lors de la Révolution fut remplacé par une église plus moderne. Pour autant, a pu être conservée et intégrée dans la nouvelle construction la sacristie et sa belle porte "flamboyante". A l'intérieur, on peut également admirer une piscine à vocation baptismale du XVIe siècle, un bas-relief en pierre qui ornait l'ancien porche et représente des scènes de la Passion et une statue polychrome de la Vierge à l'Enfant datée du XVIIIe siècle. A noter encore, un bénitier du XIXe siècle et sur l'un des murs extérieurs, cette inscription : "ce portail fut fait en l'an 1547". Pour visiter l'église en dehors des offices, joindre si besoin le 02 97 42 29 89.
On poursuivra cette découverte avec l'exceptionnel calvaire de la commune, situé dans l'enclos paroissial (qui comprend également l'église, le cimetière et un ossuaire), considéré comme le plus grand et le plus beau du Morbihan, comparable aux monuments du même ordre dans le Finistère. Le calvaire de Guéhenno fut érigé vers 1550 sous le règne d'Henri II, pendant ce que les historiens considèrent l'âge d'or de la Bretagne. A cette époque, sont exploitées dans la commune des carrières de granit, et il est possible que le calvaire fût financé par la noblesse locale pour témoigner de son aisance... En 1794 lors de la Terreur, l'enclos et le calvaire sont pillés et brisés. Des habitants en dissimulent les morceaux dans l'ossuaire, leurs greniers, et même dans la campagne environnante. A compter de 1853, sous l'impulsion de l'abbé Jacquot le calvaire est reconstitué et le prêtre sculpte lui-même certains éléments manquants pour reconstituer un ensemble harmonieux. Il ajoute même de nouveaux éléments, statues et bas-reliefs, et reforme un ossuaire. Le calvaire est constitué de deux socles rectangulaires décorés par des bas-reliefs, illustrant les scènes de la Passion du Christ. Des figures de prophètes sont ajoutées au XIXe siècle, devant les apôtres Mathieu, Marc, Luc et Jean. La Vierge Marie, les larrons et le Christ lui-même, s'échelonnent sur le calvaire, amenant le regard vers le ciel et le Christ ressuscité. Une colonne de la Flagellation porte les Instruments de la Passion. Elle est surmontée d'un coq. A voir à proximité un magnifique retable du XVe siècle adossé à l'ossuaire. Taillé dans une seule pièce de granit de 2 mètres, il retrace la Passion du Christ. Taillé dans des pierres de granit local, le calvaire fut de nouveau restauré en 2002.
Ce monument exceptionnel est visible toute l'année mais des visites guidées gratuites sont proposés de la mi-juin à la mi-septembre. Informations au 02 97 60 49 06.
Tous les trois ans, après le 15 août, un spectacle son et lumière met en valeur l'histoire du calvaire. Prochain rendez-vous en 2018.
Toujours dans le cadre d'une découverte du patrimoine local, un circuit d'interprétation jalonné de panneaux explicatifs a été conçu pour se promener dans les rues du village et y observer des éléments remarquables (lavoirs, croix, fontaines, éléments sculptés sur les habitations), tous en granit, qui font la richesse de la commune. Renseignements au 02 97 60 49 06.
Au niveau du bourg, encore, sur les hauteurs du Mont, à proximité du calvaire, ne pas oublier la chapelle Saint-Michel, datant du XVe siècle, depuis laquelle le visiteur peut bénéficier d'un superbe panorama. A l'intérieur, une statue de Saint-Michel terrassant le dragon et un tympan sculpté du XVe siècle sont conservés. Visite toute l'année.
A l'écart du village, sur la route de Guégon, le manoir de Lemay vaut le détour. Il s'agit d'un ancien pavillon de chasse datant de 1570 qui ne fut jamais achevé. Cet exemple de l'architecture de la Renaissance en Bretagne est doté de magnifiques sculptures sur les lucarnes, les linteaux et les cheminées. Il possède un étonnant colombier de plus de 850 nichoirs, un puits et un four à pain... Dans le verger du manoir, sont exposées les œuvres réalisées lors du symposium de sculpture monumentale sur granit organisé en 1996.
L'intérieur du manoir est fermé au public mais son parc est en accès libre toute l'année.
Sur le plan environnemental, on appréciera enfin, sur la localité, des paysages verdoyants jalonnés d'éléments de petit patrimoine et le charme des berges des cours du Sedon et du Lay qui traversent son territoire.
Pour des randonnées incluant patrimoine bâti et environnemental, à pied, VTT voire à cheval, documentation et informations au 02 97 60 49 06.
Pour les amateurs de pêche, contacter le 02 97 44 54 55 pour connaître les sites les plus adaptés et la réglementation.